Parmi les différents fonds familiaux présents dans les documents cotés 1926 W, seul l'ensemble issu de la famille Soulas a fait l'objet de recherches biographiques approfondies, à l'occasion d'une exposition temporaire réalisée aux Archives départementales de l'Hérault en 2016.
Soulas, Louis Joseph Marie (1893-195.?)
Louis Soulas naît le 5 mai 1893 à Viols-le-Fort (ADH, 5 Mi 41/7), entouré de ses parents, Jean-Baptiste Raymond (né le 7 octobre 1858 à Viols-le-Fort) et Julie Marie Augustine Gilodes (née le 16 avril 1870 à Aniane), ainsi que de son frère, Marie Joseph André, de deux ans son aîné (né le 5 avril 1891) (ADH, 6 M 809). Une sœur, Agnès, naît la 3 avril 1900, mais ne survivra que jusqu'au 17 juin de la même année. A la naissance d'André, leur père, Raymond, est en voyage en Amérique du Sud (ADH, 5 Mi 41/7).
Ce dernier reprend la boucherie familiale à la suite de son propre père, Antoine, signalé comme boucher en 1889 et marchand de moutons en 1891 (ADH, PAR 1600/70). Mais à partir des années 1920, il est recensé comme propriétaire et cultivateur. La famille habite alors rue Duchesse à Viols-le-Fort et elle habitera aussi au Plan du Quai, dans une maison qui deviendra la mairie (ADH, 6 M 809).
Entre 1906 et 1911, Louis quitte le domicile pour étudier comme son frère l'a fait précédemment. Puis, en 1912, Il devance l'engagement au service militaire et part faire ses classes alors qu'il est encore étudiant (ADH, 1 R 1261). Peut-être a-t-il envie de rejoindre son frère, incorporé en 1911 alors qu'il étudie la médecine (ADH, 1 R 1241) ? Il entre alors dans l'artillerie. Sa fiche de registre matricule indique qu'il mesure 1,69 m, a les yeux bruns et les cheveux châtain foncé (ADH, 1 R 1261).
En mars 1914, alors qu'il est élève-officier, il se marie avec Elisa Buré (née le 16 novembre 1895 à Nîmes) (ADH, 45 Q 8/743 ; 3 Q 10680). Dans sa dot, elle apporte notamment la maison du Plan du Quai à Viols-le-Fort et plusieurs domaines agricoles, en particulier ceux de Sajolles, Lunes, Mascla et Roussières, avec le troupeau de moutons qui y est attaché (ADH, 2 E 61/431).
La guerre éclate et s'éternise. Louis monte progressivement en grade, fait preuve de courage et de sang-froid, - ce qui lui vaut d'être décoré de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur (ADH, 1 R 1261 ; AN, 19800035/1248/44028) -, et passe quelques permissions avec son frère à Paris. Il ne rentre à Viols-le-Fort qu'en septembre 1919 (ADH, 1 R 1261).
À partir de ce moment, Louis fera des allers-retours entre Paris et l'Hérault. Les photos conservées témoignent de ces voyages réguliers et les registres des hypothèques notent plusieurs comptes et lieux de résidence. Ses deux enfants naissent à Paris : Claude Jean Louis André, né le 9 septembre 1921 puis André Jean Philippe Jacques, le 28 juin 1923.
Après la guerre, Louis devient inspecteur en assurance, puis directeur d'assurance à partir de la fin des années 1930 et sa femme est son assistante (ADH, 45 Q 8/363 ; 45 Q 8/743).
À Paris, il loge toujours à proximité de son frère André, dans le 16e arrondissement. Celui-ci est médecin (ADH, BIB 5213 et 45 Q 8/363) et a lui aussi deux enfants, avec sa femme, Antoinette Grandeau, épousée le 28 novembre 1917 et dont il divorcera en 1940 : Raymond né le 18 octobre 1918 et Jeanne le 18 octobre 1924 (AM de Paris, 16e arr., V11E 534). Les cousins sont donc tous proches en âge et voisins. Dans les années 1930, le foyer de Louis se situe rue La Fontaine et celui d'André rue Magdebourg (AM de Paris, 16e arr., R2/71- 399 ; R2/73-438 ; R3/63-410). Ils ont dû déménager plusieurs fois car à la naissance de son fils Claude, en 1921, Louis est domicilié rue Erlanger, et à celle de son fils Raymond, en 1918, André est domicilié rue Michel-Ange (AM de Paris, 16e arr., V11E 534).
Pendant que Louis et André Soulas vivent et travaillent à Paris, c'est Baptiste Fourne, le régisseur du Mas de Gentil qui les représente et s'occupe de l'organisation des travaux agricoles avec des ouvriers (ADH, 6 M 353). L'exploitation familiale comporte divers biens et terres à Viols-le-Fort, Saint-Martin-de-Londres, Notre-Dame-de-Londres ou encore à Combaillaux ou Viols-en-Laval (ADH, 45 Q 8/363 ; 45 Q 8/341 ; 45 Q 8/745 ; 45 Q 8/1011B ; 45 Q 11/247 ; 45 Q 11/4 ; 45 Q 1/2158).
Louis paraît plus attaché aux racines héraultaises que son frère, en particulier au mas de Gentil à Combaillaux où il vit pendant la Seconde Guerre mondiale avec ses parents, Raymond et Julie. Ceux-ci y décéderont pendant cette période : Raymond, le 12 août 1942 (ADH, 3 E 84/8) et Julie le 18 novembre 1944 (ADH, 3 E 84/8 ; 3 E 355/13). André habite alors avenue Victor Hugo à Paris. Il renonce à la succession de ses parents au profit de Louis le 3 juillet 1950 (ADH, 45 Q 11/1711).
Nous n'avons pas d'information quant à la fin de la vie de Louis Soulas, mais il serait vraisemblablement décédé après 1963. Le 16 avril 1953, lui et sa femme Elisa donnent à leurs enfants, Claude, alors propriétaire, et André, industriel, des biens immeubles, dont ils échangent une partie le 13 mai 1953. Louis est mentionné dans l'enregistrement de l'acte en tant qu'administrateur de sociétés, domicilié rue Jacques Cœur à Montpellier, tandis que son fils André habite rue Marceau avec son épouse, Monique Pages, et le second, Claude, au Mas de Gentil à Combaillaux (ADH, 45 Q 11/1711). Claude s'est marié à Gigean le 12 novembre 1945 avec Ginette Marie Louise Regord, et il est décédé le 18 septembre 1960 à Montpellier (AM de Paris, 16e arr., V11E 534). Lorsqu'il meurt, Claude est directeur de sociétés et réside 16 rue Jacques Cœur (ADH, 3 Q 10680). Ses parents, Elisa Buré et Louis Soulas, sont domiciliés au même endroit que le couple et leurs deux enfants, André Louis Raymond Soulas (né le 14 avril 1947 à Montpellier) et Elisabeth Marie Andrée Soulas (née le 1er mars 1952 au même endroit). L'acte fait aussi mention de biens en indivision pour moitié avec son frère André : notamment le domaine de Roussières situé sur les communes de Viols-le-Fort, Viols-en-Laval et Saint-Martin-de-Londres, le domaine du Mas de Gentil à Combaillaux, la maison d'habitation du Plan du Quai à Viols-le-Fort et trois autres dans la rue Duchesse, ainsi que plusieurs autres maisons et diverses terres et petites propriétés rurales (ADH, 3 Q 10680).
Un fonds consacré à la famille Soulas est conservé aux Archives départementales de l'Aude dans la sous-série 131 J.